Nikki de Saint-Phalle, l'art entre rêves et pistolets.

     
  
"Nikki de Saint-Phalle? J'connais pas.. Oui, bah, pourquoi pas!"

C'est à peu près ce que j'ai répondu à ma mère quand elle m'a demandé mon avis avant de réserver les billets il y a à peu près un mois. Puis, comme c'est toujours le cas dans ces circonstances, j'ai commencé à voir fleurir des articles dans les journaux, des affiches sur les murs du métro, des billets sur Internet... Forcément, ma curiosité avait été démangée (bon, j'avoue, il lui en faut pas beaucoup à celle là pour se réveiller!) : je m'y suis donc intéressée d'un peu plus près.
            Après documentage (plus ou moins) intensif, j'ai quand même réalisé que si, comme beaucoup, je connaissais les statues devant Beaubourg et les fameuses "Nanas", ces énormes statues de femmes (ou ces statues de femmes énormes, c'est selon) . Mais c'était à peu près tout.



          Et finalement, cette expo s'est révélée être une très, très belle découverte. Nikki de Saint-Phalle, c'est l'art qui sort des cadres, qui exprime et qui s'exprime. C'est viscéral, c'est engagé, c'est puissant, c'est un peu barré: mais surtout, c'est BEAU. 

        Que ce soit au travers de ses collages, ses sculptures, ses tableaux ou encore de ses essais architecturaux, Nikki parle à nos yeux, à nos souvenirs, à nos émotions
Et ça fait vraiment du bien d'aller voir de l'art qui ne soit pas que conceptuel. De sentir qu'ici, l'art n'est pas qu'érudition. Que les oeuvres ne s'adressent pas qu'à nos petits cerveaux surmenés (ou pas d'ailleurs) mais qu'elles nous touchent, bien plus profondément.



       C'est aussi l'occasion de percevoir à quel point l'art peut être salvateur: on y découvre ces tableaux blancs sur lesquels Nikki tirait au pistolet, pour faire jaillir des poches de peinture cachées sous la toile, des explosions de couleurs. On voit également la violence de certaines oeuvres, où les clous, les punaises, et les barbelés semblent crier à travers le tableau.

           Mais surtout, on voit à travers cette immersion dans l'univers de l'artiste, la femme. Dans tous ses états, toutes ses fonctions. Tour à tour, (voire simultanément), mère, amante, putain, figure nourricière, personnage de cauchemar ou de féérie.
Les femmes, gigantesques, envahissent l'espace. Refrain perpétuel de l'oeuvre de Nikki, véritable ode à un féminisme assumé.



        Elle renverse tous les codes, bouscule nos a priori. Extrême dans son art, dans sa pensée comme dans sa vie, elle et son petit accent américain nous guident, tout au long de l'exposition, qui est d'ailleurs particulièrement bien pensée. De nombreuses vidéos, des sons, des éclairages très bien étudiés structurent notre parcours à travers l'oeuvre de l'artiste, qui ne peut définitivement pas laisser indifférent.


C'est très difficile de "résumer" Nikki de Saint-Phalle. J'ai l'impression qu'elle ne se laisse enfermer dans aucun mot. Alors, si ce n'est pas déjà fait, vous pouvez foncer réserver vos tickets, l'exposition dure jusqu'au deux février au Grand Palais.





Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire